Pêle-mêle

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5 juin 2022

Deux journalistes français sous le feu de l’artillerie ukrainienne pendant 5 heures

Publié par ditchlakwak dans Divers

Hier 4 juin, nous étions avec Christelle en attente de confirmation d’une mission sur le front, avec l’intention de nous rendre sur les lieux de bombardements de civils par l’artillerie ukrainienne. Ce genre de mission a pour but de montrer au plus grand public, que les civils sont des cibles prioritaires de l’armée ukrainienne et du régime de Kiev. Il y a peu, presque sans se cacher, le président ukrainien annonçait que le Donbass serait rasé, et qu’après la guerre la région serait un véritable désert, comprendre qu’ils auraient tué l’essentiel de la population russe de l’Est de l’Ukraine d’avant le Maïdan. Vers 10 h 00, le Korpus, organisation de presse de Ministère de la Défense de la République de Donetsk, nous annonçait un premier bombardement du côté du quartier toujours très ciblé, de Petrovski, dans l’Ouest de la ville. L’artillerie ukrainienne avait ouvert le feu sur la mine en activité de Tcheliouskintsev, et nous avons donc sauté dans notre voiture, accompagné d’un fixeur et soldat du Korpus, que nous aimons beaucoup, comme personne et professionnel : Kostia. Lire ici

5 juin 2022

Revue de presse du 4 juin 2022 et la variole du singe, un virus modifié et libéré ?

Publié par ditchlakwak dans Envie de partager

 

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5 juin 2022

On nous empoisonne par le ciel !

Publié par ditchlakwak dans Vidéos

 

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5 juin 2022

ASMODAI — Mental Catharsis

Publié par ditchlakwak dans "Musi-Kwak"
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5 juin 2022

Mort à crédit (198)

Publié par ditchlakwak dans "Mort à crédit" par Louis Ferdinand Céline

 

Je les entendais, qui se parlaient… Courtial lui déclarait tout net, qu’il avait discerné chez moi des aptitudes très réelles pour le genre de journalisme qui faisait fortune au Génitron… Le reportage !… L’enquête technique !… la mise au point scientifique ! La critique désintéressée… que j’arriverais sans aucun doute… qu’elle pouvait s’en retourner tranquille et dormir sur ses deux oreilles… que l’avenir me souriait déjà… qu’il m’appartiendrait entièrement aussitôt que j’aurais acquis toutes les connaissances essentielles. C’était une question de simple routine et de patience… Il m’inculquerait à mesure tout ce dont j’aurais besoin… Mais tout cela peu à peu !… Ah ! Oh ! il était l’ennemi des hâtes ! Des précipitations sottes !… Il ne fallait rien brusquer ! Rien vouloir déclencher trop vite ! L’idiot bousillage ! Je manifestais d’ailleurs, toujours d’après ses ragots, un très vif désir de m’instruire !… En plus, je devenais adroit. Je m’acquittais parfaitement des petites tâches qui m’incombaient… Je m’en tirais à mon honneur… Je deviendrais malin comme un singe ! Empressé ! Futé ! Laborieux ! Discret ! Enfin la tarte à la crème ! Il arrêtait plus… C’était la première fois de sa vie à ma pauvre mère qu’elle entendait parler de son fils en des termes aussi élogieux… Elle en revenait pas… À la fin de cet entretien, au moment de se séparer, il a tenu à ce qu’elle emporte tout un carnet d’ « abonnements » qu’elle pourrait sans doute bien placer au hasard de ses relations… et de ses rencontres…
Elle a promis tout ce qu’il voulait. Elle le regardait tout éberluée… Courtial, il ne portait pas de chemise, seulement son plastron vernis par-dessus son gilet de flanelle, mais celui-ci dépassait toujours du faux col largement, il le prenait de très grande taille, ça formait en somme collerette et bien sûr tout à fait crasseuse… L’hiver il s’en mettait deux l’un par-dessus l’autre… L’été, même pendant les chaleurs, il gardait la grande redingote, le col laqué un peu plus bas, pas de chaussettes, et il sortait son canotier. Il en prenait un soin extrême… C’était un exemplaire unique, un véritable chef-d’œuvre, dans le genre sombrero, un cadeau d’Amérique du Sud, une trame rarissime ! Impossible à réassortir… C’est simple, ça n’avait pas de prix !… Du premier juin au quinze septembre, il le gardait sur sa tête. Il ne l’ôtait presque jamais. Il fallait un prétexte terrible, il était sûr qu’on le lui volerait !… Le dimanche ainsi, au moment des ascensions c’était sa plus vive inquiétude… Il était bien forcé quand même de me l’échanger pour sa casquette, la haute à galons. Ça faisait partie de l’uniforme… Il me le confiait à moi le trésor… Mais aussitôt qu’il retouchait terre, à peine qu’il avait boulé, en lapin, en pleine mouscaille, rebondi sur les sillons, c’était vraiment son premier cri : « Hé mon panama ! Ferdinand ! Mon panama ! Nom de Dieu !… » Ma mère a tout de suite remarqué l’épaisseur du gilet de flanelle et la finesse du beau chapeau… Il lui a fait tâter la tresse pour qu’elle se rende compte… Elle est demeurée admirative un bon moment à faire : « Oh ! Ttt ! Oh ! Ttt ! »… « Ah ! Monsieur ! ça je le vois bien ! C’est une paille comme on en fait plus »… qu’elle s’est extasiée !…
Tout ceci à ma bonne maman ça lui redonnait de la confiance… lui semblait d’excellent augure… Elle aimait particulièrement les gilets de flanelle. C’était une preuve de sérieux qui l’avait jamais trompée… Après les « au revoir » attendris elle s’est remise peu à peu en route… Je crois que pour la première fois de son existence et de la mienne elle se trouvait un peu moins inquiète quant à mon avenir et mon sort.
C’était parfaitement exact que je me donnais au boulot !… J’avais pas de quoi me les rouler… du matin au soir… En plus des « cargos » d’imprimeries, j’avais le Zélé à la cave, les infinis rafistolages et puis encore nos pigeons dont il fallait que je m’occupe deux, trois fois par jour… Ils restaient ces petits animaux, à longueur de semaine, dans la chambre de bonne, au sixième, sous les lambris… Ils roucoulaient éperdument… Ils s’en faisaient pas une seconde. C’était le dimanche leur travail, pour les ascensions, on les emmenait dans un panier… Courtial soulevait leur couvercle à deux ou trois cents mètres… C’était le « lâcher » fameux… avec des « messages » !… Ils rentraient tous à tire-d’aile… Direction : le Palais-Royal !… On leur laissait la fenêtre ouverte… Ils flânaient jamais en route, ils aimaient pas la campagne, ni les grandes vadrouilles… Ils revenaient automatique… Ils aimaient beaucoup leur grenier et « Rrou !… et Rrou !… Rrouu !… Rrouu !… » Ils en demandaient pas davantage. Ça ne cessait jamais… Toujours ils étaient rentrés bien avant nous autres. Jamais j’ai connu pigeons aussi peu fervents des voyages, si amoureux d’être tranquilles… Je leur laissais pourtant tout ouvert… Jamais l’idée leur serait venue d’aller faire un tour au jardin… d’aller voir un peu les autres piafs… Les autres gros gris roucoulards qui batifolent sur les pelouses… autour des bassins… un peu les statues ! sur Desmoulins !… sur le Totor !… qui lui faisaient des beaux maquillages !… Rien du tout ! Ils frayaient tout juste entre eux… Ils se trouvaient bien dans leur soupente, ils bougeaient que contraints, forcés, tassés en vrac dans leur cageot… Ils coûtaient quand même assez cher, à cause de la graine… Il en faut des quantités, ça brûle beaucoup les pigeons… C’est vorace ! on dirait pas ! À cause de leur température tout à fait élevée normalement, quarante-deux degrés plus quelques dixièmes… Je ramassais soigneusement la crotte… J’en faisais plusieurs petits tas tout le long du mur et puis je laissais tout sécher… Ça nous dédommageait quand même sur leur nourriture… C’était un engrais excellent… Quand j’en avais plein un sac, à peu près deux fois par mois, alors Courtial l’emportait, ça lui servait pour ses cultures… À Montretout sur la colline. Il avait là sa belle maison et puis son grand jardin d’essais… y avait pas un meilleur ferment…
Je m’entendais tout à fait bien avec les pigeons, ils me rappelaient un peu Jonkind… Je leur ai appris à faire des tours… Comme ça à force de me connaître… Bien sûr, ils me mangeaient dans la main… mais j’obtenais beaucoup plus fort, qu’ils tiennent tous les douze ensemble perchés sur le manche du balai… J’arrivais ainsi, sans qu’ils bougent, sans qu’un seul veuille s’envoler, à les descendre… et les remonter du magasin… C’était vraiment des sédentaires. Au moment de les foutre dans le panier quand il fallait bien qu’on démarre ils devenaient horriblement tristes. Ils roucoulaient plus du tout. Ils rentraient la tête dans les plumes. Ils trouvaient ça abominable.

A suivre

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