« Evguénie Sokolov »(6) S.Gainsbourg
En automne mille neuf…, sur les insistances de Stolfzer, j’acceptai non sans humeur de me rendre à Zurich où je devais exécuter une série de fresques pour le compte d’un producteur de cinéma du nom de Loewy, lequel venait de se faire construire sur les hauteurs dominant le lac une somptueuse résidence béton acier et verre blindé. Il s’agissait pour moi de faire courir mes gazogrammes le long des murs d’un hall colossal au centre duquel s’ouvrait un baptistère cerné de colonnes à chapiteaux composites, et dont le sol de mosaïque se pouvait remonter en piste de danse. Cette piscine octogonale était actuellement vide, le hall désert, et l’écho semblable à celui, magnétique, des studios d’enregistrement phonographique, revenait en saccades sous des verrières gigantesques. Pressentant les dangers de mon entreprise, j’exigeai et obtins de mon hôte qui ne vit en cette requête que le caprice d’un génie excentrique qu’une équipe d’ouvriers montât sur les toitures pour y coller en x et z des bandes adhésives, sur le prétexte que la cruauté de la lumière, risquant de fausser mon jugement, en serait ainsi quelque peu atténuée. Enfin, ayant reçu l’assurance que personne en aucun cas ne viendrait me déranger à l’exception de mon valet, lequel s’occuperait du lit de camp que j’avais fait installer au fond de la piscine, de mes repas de régime et des sorties de Mazeppa, je montai sur mes échafaudages d’aluminium, enfourchai ma selle trépidométrique, et commençai à passer les enduits.
Bientôt, dans un tonnerre de pets cent fois réverbérés par les verrières et les dalles de marbre, mes lignes noires se mirent à zébrer les murailles de cette nouvelle Sixtine, la fissurant comme sous l’effet de secousses telluriques. Or, un jour qu’une flatulence formidables venait de me faire progresser de trente centimètres, que m’étant légèrement reculé j’appréciais la finesse de mon tracé, j’eus l’intuition brutale d’une présence qui me fit tressauter. Je me retourne, et voici que dans le champ oculaire de mon masque, entre une petite fille assise sur mon lit au fond du baptistère, qui me regarde avec de grands yeux fixes.
Sokolov eut un vertige, un malaise, qui faillit le jeter en bas de son échafaudage. Je lâchai un pet lamentable, arrachai mon masque à gaz, gagnai d’un pas incertain le bord de la piscine, et après quelques balbutiements dilatoires, lui demandai qui elle était et ce qu’elle faisait là, mais ses traits qu’elle avait fort beaux et délicats sous des boucles platine restèrent figés comme moulé dans du polyester. La voix brisée par la honte, je lui répétai mes questions, détachant chaque syllabe, comme espérant confusément avoir à mes pieds un être frustre et rudimentaire, et c’est alors que les commissures de ses lèvres remontèrent lentement en un pâle sourire. Cette enfant diabolique venait donc de percer mon infâme secret. L’idée me vint dans mon affolement d’ouvrir les vannes de la piscine, quand sortant de sa poche un carnet elle y inscrivit quelques chose qu’elle me montra de loin m(invitant à descendre auprès d’elle. L’ayant rejoint je pus alors lire ces mots d’un graphisme appliqué tracés à l’encre verte, je m’appelle Abigaïl, j’ai onze ans. Je restai un moment indécis, puis lui empruntai son carnet et sa plume. Les odeurs pernicieuses que peut-être vous percevez, Abigaïl, ne sont dues qu’à le composition chimique de mes couleurs. Il est probable que le sens exact de ce message lui échappa, tandis qu’au même instant s’échappait de moi-même un vent de force quatre, mais la charmante enfant me sourit avec une telle grâce que mon humeur passa sans transition de la sépia au bleu de prusse et peu à peu, jour après jour, tandis qu’elle usait du papier de bloc-notes et moi d’un paralangage fait de gestuelle, mimiques et grimaces, naquit de nos silences que ne troublaient que le crissement du stylographe et les déflagrations de mes gaz, un sentiment secret tendre et sublime dont je porte encore aujourd’hui au cœur et au bas-ventre les douloureux stigmates. Abigaïl prit l’habitude de venir chaque jour s’assoir sur mon lit au fond de la piscine pour prendre une collation, biscotte ou petit-beurre, et la nuit, je sentais rouler sous ma peau les miettes échappées de ses dents enfantines, qui aiguillonnaient mes désirs criminels embrassant mes insomnies en des érections congestives. Je lui montrais comment je dessinais les aiguilles à coudre d’un trait, et moins le chas en était perceptible, plus elle éclatait d’un rire inaudible et nerveux et m’applaudissait se jetant en arrière sur ma couche.
Une nuit elle vint glisser contre moi sa chai de poulette hérissée au froid polaire du grand hall, et c’est ainsi sur un lit de camp au fond d’une piscine vide où tombaient des étoiles diffuses, que les seuls mots d’amour qu’il m’arriva jamais de prononcer dans ma vie le furent à l’oreille de cette petite sourde-muette. J’y mêlais dans ma frénésie des obscénités effroyables qui sortaient comme d’un ventriloque de mes mâchoires crispées tandis qu’en des excitations asphyxiques et des tentatives orgasmiques instinctuelles s’exaspérait sous moi et hurlait en silence la petite Abigaïl! Je ne pus achever. Par crainte de l’expulsion que je crus imminente d’une flatuosité qui me vint torturer les entrailles à cet instant précis où j’allais rendre l’âme, et dont je redoutais le pestilence, ravalant mon orgasme en pleurant, je m’arrachai à ma saillie. Et ces quelques grammes de millilitres de semence me remontèrent au cerveau, y provoquant une lésion maligne dont je ressens toujours les séquelles en des flashbacks éblouissants. Longtemps en vain ai-je essayé, par des masturbations expéditives, de crever cet abcès qui embrasait mon crâne, mais jamais le lait tiède et caille qui en sortit ne fut celui brûlant de ce soir exemplaire. Le lendemain Abigaïl entrait en internat. J’expédiai en deux jours mes tracés corrosifs et je quittai Zurich.
Cette affaire me laissa six moins dans l’incapacité de peindre. C’est dans cette période d’inaction manuelle que me vint la triste fantaisie d’enregistrer mes gaz lacrymogènes sur les bandes magnétiques dont les premières lectures en high fidelity me mirent dans deux états alternes et distincts. Dans l’un, imaginant l’illustration sonore d’un cartoon que l’on aurait tiré de Crepitus Ventris, l’homme à réaction, je voyais mon héros percer les cumulus, rejoindre les cirro-stratus et gagner d’un jet anal les lyrjets à la course, là coupant son moteur et partir en piqué, ici mettant les gaz et tracer par l’anus de longues traînées de feu, et telle était mon exultation que le rire d’autrefois me reprenait, noyant mon regard éploré de visions sous-marines et hallucinatoires, et l’humeur visqueuse parfois même enflait à mes narines des sphères opalescentes d’où sortaient des limaces comme de chrysalides. Dans le second, je me transportais au concert symphonique et me laissais gagner par une lourde hébétude mélo-maniaque et tétanique.
Une fois revenu de ces transes extrêmes, Sokolov se mit à inscrire en additifs sur ses bases play-back, par la méthode dite de rereconding, tuba, trombone basse, bugle et ophicléide dont il modulait la sonorité et variait le phrasé à sa guise par la décompression contrôlée des intumescences de l’intestin grêle et du gros, symphonie fracassante conduire aurai-on dit sous la baguette d’un rhabdomancien, structurée telle les partitions de canons obusiers et mousquets de l’académie militaire de West-Point utilisés pour l’enregistrement de la bataille de Vittoria, et dont la diffusion fit hurler Mazeppa à la mort et donna audit Sokolov l’idée des gazogrammes multiples, exécutés de même par juxtapositions successives.
Ainsi naquirent les premières ébauches puis les études pour le zèbre électrocuté actuellement visible au Solomon R.Guggenheim Museum de New York, études où STolfzer trouva matière à une nouvelle exposition.
Ce soir-là j’acceptai pour la première fois de ma laisser approcher par un journaliste. Ceci à cause du bruit qui régnait dans la place et qui masquerait durant l’interview pensais-je celui de mes flatulences, lesquelles étaient devenues de moins en moins contrôlables. Mais les questions de l’Américain, envoyé par la N.B.C., National Broadcasting Corporation, se voulaient insidieuses du genre, Sokolov what il yeur political positions, troublé aussi par la lampe flood du cameraman, je m’en sortis d’abord avec des phrases laconiques énoncées d’une voix cassante, prétendant me soucier peu de savoir si j’avais quelque influence ou non sur la peinture contemporaine, yes of course, je connaissais les travaux suicidaires de Schasberg, Krantz, Gulenmaster, Högenolf, Wogel et autres clowns, no je n’appréciais pas outre mesure leur démarche, mais alors qu’il essayait de me cerner par des questions plus perfides, je réalisai soudainement que les invités s’étaient tus, fascinés par le ton hargneux de mes réponses. Me sentant perdu dans le silence à présent total, je pris un air glacé, mister l’intellectuel lui dis-je, about my painting, let me just say this, et lui arrachant le microphone je le portai d’un geste vint à mon fondement d’où j’extirpai un vent d’une telle densité que je sentis les fèces me couler dans les jambes. Les témoins reculèrent, suffoqués par l’odeur, tandis qu’à proximité de la caméra l’ingénieur du son, l’aiguille de son vu-mètre sans doute bloquée à plus trois décibels, vacillait sous l’impact de ce gaz injecté directement dans son cerveau par ses écouteurs de contrôle.
Les américains passèrent l’intégralité de l’interview, c’est-à-dire avec pet, et vendirent la séquence un peu partout dans le monde où l’on ne se priva point de la diffuser, diffusions donc multiples créant un processus en chaîne où mon gaz pris la force d’une charge nucléaire qui ébranla la terre entière.
Les journaux s’emparèrent du scandale, titrant des choses insanes du genre l’hyperabstraction c’est du vent, mes toiles s’arrachèrent comme des hot cakes à la cote de seize mille dollars le point, et Stolfzer se frottait les mains avec une énergie grandissante. Quant à moi, qui voyais peu à peu s’aggraver mes saignements, je devins nerveux, irascible, atrabilaire, insomniaque, odieux avec mon chien que j’éloignais à coup de botte, jusqu’au jour où la honte au front, je retrouvai la carte du chirurgien Arnold Krupp qui me recommanda sous un faux nom bien sûr à l’un de ses amis proctologue que j’allai aussitôt consulter, lequel décela après un doigté douloureux de volumineuses hémorroïdes internes.
Huit jours plus tard, les douleurs devenues intolérables, j’acceptai de me faire hospitaliser en vue d’une électrocoagulation intrarectale. Je devais en fait en subir deux, et sur ce lit où j’écris ces notes, j’attends aujourd’hui la troisième.
La première, précédée d’une exploration rapide des lésions, détermina une exploision qui arracha l’anuscope et la manche électrique des mains du médecin. Au cours de la deuxième, alors que quelques points venaient d’être exécutés sans anomalie, la dernière application fit jaillir une flamme hors de l’anuscope, laquelle alluma un tampon d’ouate que tenait une infirmière à deux pas en retrait, et cribla le visage et la barbe du praticien de particules de matière fécale. Je ne pris conscience de l’incident qu’en raison du brusque recul du médecin. Mon état devint syncopal avec pouls filant, et l’on dut me faire des injections cardiotoniques et stimulantes.
C’était par trop d’humiliation. Je résolus de mettre un terme à ma lamentable et aromatique existence. Quant au moyen, après avoir pensé au véronal, la logique fit arrêter mon choix sur le suicide aux gaz intestinaux. Je me procurai donc un mètre de tuyau de caoutchouc, pratiquai une incision dans la toile de mon masque à gaz et y introduisis l’une des extrémités du tube que je fixai ensuite avec du chatterton. Et après avoir enduit l’autre extrémité de vaseline, je me l’insinuai dans le fondement.
Tu as vécu Sokolov, me disais-je en inhalant mes gaz, tu as vécu ton inavouable destin. Mais que craindrais-tu de la mort, toi qui ne fus ta vie durant que ferments et putréfactions, signalés, codifiés, séismographiés à jamais par ta main prophétique!
Mon valet, à qui je dus ce survis, me trouva inanimé sur le plancher de l’atelier, à l’instant où j’allais passer, suffoqué par les vomissures qui avaient envahi mon masque à gaz jusqu’aux hublot, sans saisir cependant toute l’ingéniosité de mon système car par chance, et sans doute en quelque mouvement révulsif durant mon inconscient malaise, j’avais perdu le bout de caoutchouc que je m’étais introduit dans l’anus.
Vint alors la série des orchidacées, issue d’une psychose maniaco-dépressive et d’une technique toute simple, semblable à celle qu’utilisent les femmes pour enlever de la brillance au maquillage de leurs lèvres, l’application après chaque selle de feuilles de papier de soie au fond du plis inter-fessier. Il me fallait user cinq à six feuilles avant que disparaisse toute trace d’excrément, après quoi j’obtenais l’empreinte définitive des plis radiés de mon anus sanglant, empreinte rayonnante qui variait selon l’ouverture des sphincters interne et externe, la pression des doigts, l’émission ou non de gaz durant l’opération et l’abondance des saignements. Une fois le sang coagulé et les feuilles sous verre, cernées de velours cramoisi et de cadres dorés à la feuille, je demandai à mon graveur, en lui recommandant le caractère bas de casse italique, le plus rigoureux à mon sens, d’inscrire les titres de mes oeuvres, autoportrait un, autoportrait deux, autoportrait trois, et ainsi de suie, sur des plaques de cuivre à fixer à la base de chacun des cadres, titres qui exaspérèrent les critiques plus que mes œuvres en elle-même.
Evguénie, me dit Stolfzer au lendemain du vernissage, en posant sur ma table les photocopies des injures de presse, j’y jetai un coup d’œil, Sokolov le magnifique, l’Adonis Hottentot, Scarface, anthropométrie judiciaire, les retombées de Dada, étoiles de merde, Evguénie, j’ai obtenu pour vous une commande officielle, un plafond d’ambassade à Moscou. Je sais à quel haut degré vous êtes allergique aux voyages, mais vous comprendrez que nous ne pouvons refuser un projet d’une telle importance. Songez à la galerie Tretiakov. Il me laissa sur cette absurdité.
Allais-je m’exprimer en tant que gazographe, auquel cas je me voyais mal juché sur ma selle trépidométrique, le bras à la verticale et le visage macule de sépia à la première déflagration, ou s’il s’agissait de ma dernière facture, par quelle acrobatie boschienne serais-je en mesure d’accoler mon fondement à la paroi d’un plafond moscovite.
La solutions me vint à l’aube d’une de ces insomnies dues à cette appréhension de plus en plus fiévreuse d’une nouvelle hospitalisation. J’enduisis deux cent cinquante feuilles de papier glacé d’un mélange d’alun, d’alumine et de gomme adragante, les numérotai au verso avec soin, exécutai autant d’orchidacées sur du papier de soie et les reportai une à une avant qu’elles ne sèchent sur les premières feuilles ainsi préparées. Une fois réalisés ces transferts sanglants, il suffit ensuite à Sokolov de dépêcher avec ce puzzle un élève des Beaux-Arts à Moscou en lui recommandant d’humecter ces empreintes avant de les appliquer au plafond suivant une ordonnance de numéros précis, puis de les décoller après quelques secondes de contact.
Quelque temps plus tard, je reçus un appel téléphonique de l’attaché d’ambassade à Moscou, by the way mister Sokolov, what is the name of your painting. Je réfléchis un instant. Décalcomania, lui répondis-je entre deux vents, et je raccrochai. Comme par un mimétisme atroce, à peine avais-je prononcé ce mot que Mazeppa, après s’être vidé en une longue et sinistre fusillade, des gaz contenus dans ses tripes, se coucha sur le flanc et me rendit son âme.
Abigaïl, m’exclamai-je aussitôt, les yeux brûlants de larmes, que ne puis-je me planter pour toi, non par un pipeau dans les fesses comme ce détail remarquable du jardin des délices au Prado, mais un sifflet à ultrasons qui percerait au premier vent ta surdité et ainsi me reviendrais-tu peut-être telle une petite chienne en ch…
Les cahiers de Sokolov furent trouvés par un interne sous son lit d’hôpital deux jour après accident mortel survenu au cours d’une électrocoagulation intrarectale par explosion ayant entraîné chez ce dernier une large déchirure du sigmoïde.
Quelques points cependant méritent d’être soulignés. Tous d’abord, le fait que l’explosion ne se produisit pas dès l’application du premier point d’électrocoagulation mais seulement au troisième, après un certain délai qui avait permis ainsi à l’ampoule rectale de s’aérer. L’explosion intra-abdominale ne fut pas contemporaine, comme on aurait pu le supposer, d’une douleur immédiate comparable au coup de poignard des perforations. La douleur pelvienne apparut peu après, progressivement croissante. Cette douleur ne fut jamais syncopale, elle procéda pendant quelques heures par ondes successives, comme des coliques utérines, séparées par des phases de sédation durant lesquelles à deux reprises le malade s’assoupit. Elles apparaissaient même à ce dernier si supportables qu’il fallut toute l’autorité de son médecin pour le convaincre de se faire transporter en ambulance à son domicile. L’état du malade permit de faire une anuscopie de contrôle qui ne révéla aucune lésion muqueuse de brûlure ni aucune trace de sang. A aucun moment, aussitôt après l’accident, le ventre ne fut météorisé. Il était au contraire plat et demeura souple pendant plus de trois heures et demie. Aucun phénomène de shock n’apparut, faciès normal, peut-être un peu congestionné, pouls bien frappé, légèrement accéléré, respiration calme.
Sokolov, au dire de son valet, lui aurait alors ordonné de rédiger une note à transmettre à Stolfzer le jour même de son inhumation, qu’il sentait imminente.
Les symptômes rapidement s’aggravèrent et un tableau indiscutable de péritonite par perforation se constitua. A trois heures du matin, le malade fut opéré. Une rupture du sigmoïde, de seize centimètres de long, aux bords mâchurés, fut suturée. Il existait quelques caillots de sang dans le péritoine, et surtout de nombreux débris de matières fécales dans toute la cavité abdominale, jusque sous le foie, qui ne laissèrent guère d’espoir. Et, de fait, Sokolov succombait treize heures après l’intervention, vingt heures après l’accident, au milieu des signes d’une péritonite hyper toxique, dont la gravité avait été soulignée, malgré une apparente rémission au cours de la matinée, par un vomito negro survenu au début de l’après-midi.
L’autopsie médico-légale confirma les lésions constatées à l’opération, ainsi que l’aspect et les limites tout à fait normales de la coagulation thérapeutique sur les hémorroïdes tumorales.
Deux jours plus tard, hydrogène plus oxygène au contact d’une flamme égal gaz tonnant, alors que l’un des fossoyeurs allait jeter la première pelletée de terre, et à cet instant même où selon les souhaits de l’artiste consignés dans sa note Gerhart Stolfzer allumait un cigare, retentit une déflagration sourde qui souffla le couvercle du cercueil. Evguénie Sokolov venait de rendre un dernier soupir anal, une ultime flatulence posthume et vénéneuse à la mémoire des hommes.
FIN