9 septembre 2018
La Mosquée Notre-Dame de Paris, année 2048 (136)
Publié par ditchlakwak dans La Mosquée Notre-Dame de Paris, année 2048
Je ne cite pas l’auteur de ce torchon, ni ne donne ses coordonnées (128). Ladite saga, vu sa complète débilité sur le plan littéraire, est passée inaperçue en dépit des attentes de ses promoteurs. Inutile de lui faire un peu plus de réclame. Mais, certainement, la prochaine fois, la plume qui sévira sera plus alerte. L’islam ne peut pas ne pas ne pas attaquer, pour la raison qu’il a un besoin impérieux de nous arracher certains de nos acquis. Je me permets ici une petite digression pour expliquer de quoi il s’agit.
D’aucuns, peut-être jugeront calomnieux le tableau que je brosse de la régression technique de l’Eurabie de demain. J’évoquerai pour leur répondre quelques souvenirs que d’anciens camarades d’écoles, ayant fait la guerre d’Afghanistan, m’ont confiés autrefois. Par exemple, cette image tirée du quotidien de la vie afghane : un agriculteur marche derrière sa charrue, traçant d’arides sillons. Il est probable qu’une telle charrue ait subi peu de modifications depuis que l’homme s’est rendu maître de la fonte des métaux. Mais notre agriculteur porte en bandoulière un transistor. Pour rompre la monotonie du travail.
Maintenant je commence à penser que ce transistor, associé à un instrument aratoire primitif, est un symbole profond de portée générale. Le symbole de la civilisation islamique. D’une civilisation lunaire, d’une civilisation stérile, d’une civilisation parasitaire. Le plus comique, c’est qu’en fait, les musulmans eux-mêmes sont d’accord avec mon pronostic. Ainsi, par exemple, monsieur Heïdar Djemal déclare, lui qui ne fait pas mystère de son attente d’une complète islamisation de la Russie : « L’un des principaux problèmes d’actualité que rencontre l’islam, c’est le retard assez considérable qui le coupe du reste du monde dans les domaines technologiques et socio-économiques. Deux facteurs peuvent, à mon avis, aider à surmonter ce retard : en premier lieu, les diasporas musulmanes en Occident dont les représentants, vivant dans un contexte technologique et social moderne, l’ont dans une certaine mesure adopté, et en second lieu, les convertis appartenant à des peuples traditionnellement non musulmans. Ils sont potentiellement le pont qui réunira les conquêtes technologiques de l’Occident à la spiritualité de l’Orient musulman. » (129)
Une telle franchise doit être estimée à son juste prix. Si certains n’ont pas compris, je peux traduire en quelques mots simples : monsieur Djemal souhaite enrichir notre bombe de leur spiritualité. Et, pour ce faire, il compte bien s’appuyer, et s’appuie déjà sur une cinquième colonne. L’uranium enrichi par la spiritualité musulmane sera, voyez-vous, combien plus formidable que l’uranium vulgairement enrichi.
Résumons-nous : notre seul espoir pratique de survie réside précisément dans ce retard de la civilisation antipodique. Nous perdrons si nous ne reconnaissons pas le conflit des deux civilisations et des deux religions comme un fait. C’est dur et terrible à reconnaître. Mais c’est indispensable. Même chez les musulmans on entend dire : que répondre au monde qui se demande pourquoi, si tous les musulmans ne sont pas des terroristes, tous les terroristes sont des musulmans (et ils n’essaient même pas de se débarrasser du problème sur les groupuscules locaux de Bas ques et d’Irlandais). Les musulmans eux-mêmes ont du mal à répondre à cette question. Nous devons dire : il y a cent ans, le problème du terrorisme était le déni de Dieu. Aujourd’hui, c’est la croyance en un faux dieu. Dans nos journaux nous écrivons les « confesseurs d’Allah » entre guillemets. Qui dira ce qui les distingue des autres, sans guillemets ? A mon avis, si les actuels zélateurs d’Allah sont des contrefaçons, que Dieu nous préserve des authentiques !
Tandis que l’on débat dans le monde musulman pour savoir si l’assassinat des enfants est agréable à Allah (honnêtement, les avis se partagent à égalité), j’ai eu très envie d’écrire un livre qui réunisse les chrétiens. Peut-être est-il légitime que cette idée ait germée précisément dans ma tête, celle d’un écrivain dont les livres et les articles ont depuis longtemps établi la réputation d’être un adversaire irréductible des protestants et des néo-catholiques, un adversaire des dogmes professés dans l’Eglise catholique d’après le schisme (130). Dans les pages de ce livre, je médite avec tristesse sur les erreurs du catholicisme qui ont tant favorisé la situation déplorable dans laquelle se trouve l’Europe actuelle. Et cependant, comme mon héroïne Sophie« je suis avec les catholiques dans le même bateau ». Remettons à plus tard les problèmes internes du christianisme avec le seul souci de joindre nos efforts pour repousser l’expansion islamique. Seigneur, fais que ce « plus tard » advienne !
Quelques mots encore à propos de ce qui est tolérable et de ce qui ne l’est pas. Pas mal de lances ont été rompues entre les amis qui sympathisaient à l’élaboration de ce livre à propos des incongruités de ma petite Valérie. Beaucoup étaient d’avis qu’il valait mieux édulcorer. Par exemple, ils étaient choqués qu’elle emploie le mot « les derrières ». Qu’elle s’attaque à l’essence de l’islam, mais qu’elle ne s’en prenne pas au rituel du namaz (de la prière), tel qu’on peut le percevoir de l’extérieur. C’est indigne, en quelque sorte. Il ne faut pas se mettre sur le même plan que de vulgaires membres de l’ONRM (131) dont les agents d’influence se permettent, dans leurs « récits imaginaires » de s’exprimer bien plus crûment au sujet de l’Eglise orthodoxe. Il me déplairait fort d’être mise dans le même sac, mais je maintiendrai le terme, en essayant seulement de m’en expliquer.
Valérie n’est pas un haut-parleur qui retransmettrait une voix venue d’en haut. Tout ce qui lui est donné d’entendre est diffracté par sa conscience, la conscience d’une petite fille. Des fols en Christ d’âge adulte juraient fréquemment en utilisant un répertoire ordurier. Mais on sait bien que pour un enfant le vocabulaire désignant les parties génitales et le coït n’a aucune signification. Les gros mots, pour lui, sont liés à l’excrétion, soit aux excréments eux-mêmes, soit aux organes impliqués dans ce processus d’évacuation. Un enfant ne peut jurer qu’avec des mots qui lui sont compréhensibles. Et Valérie dit des gros mots. Demandez à n’importe quel psychologue : comment se comporte un enfant qui a besoin à tout prix d’attirer l’attention des adultes et qui n’y parvient pas ? Le réflexe le plus courant est le suivant : ah ! Vous ne faites pas attention à moi, eh bien, je vais mal me conduire. Dire des gros mots. « Derrière (ou cul) » est le pire que Valérie soit en mesure de sortir, et elle va jusqu’au bout. Les fols en Christ vont toujours jusqu’au bout, et Valérie manifeste cette folie qu’elle exprime avec son désespoir d’enfant. Messieurs, n’exigez pas de ma petite Valérie qu’elle s’aligne sur le politiquement correct. Sinon, elle va se fâcher tout rouge et dire que vous êtes « chiants ». Dans le temps, les gens redoutaient d’attirer sur eux les foudres du fol en Christ. Ne la touchez pas. Je ne peux pas ici ne pas dire quelques mots d’une autre fillette (132), celle qui dans une certaine mesure a servi de prototype à Sonia. Je n’ai pas réussi à la rendre complètement méconnaissable, malgré les recommandations insistantes d’amis proches qui voulaient que j’attribue à mon personnage une autre mutilation, une autre nationalité et autres traits originaux. Loin de moi de prendre exemple sur Edouard Topol qui, après le drame du Nord-Ost (133), charognait juste sous les fenêtres de l’hôpital au milieu des gens fous de douleur pour disposer de matériaux brûlants (134). Une tragédie humaine ne peut servir de prétexte à des exercices littéraires. Et cependant, hélas, elle n’y échappe jamais complètement. Je ne l’avais nullement prémédité, mais l’image de cette gamine de douze ans, qui, par son visage, en paraissait quarante, n’a cessé de me hanter des années durant avant de prendre les traits du personnage littéraire de Sonia.
J’espère et je crois que la petite fille réelle ne connaîtra en rien la destinée de ma Sophie, qu’elle sera heureuse, qu’elle aura des enfants, qu’elle rajeunit avec chaque jour qui passe, brisant un à un les fils de la terrible toile d’araignée de son passé. J’espère que ce livre ne lui tombera pas entre les mains.
Il est temps de mettre un point final. On ne peut tout dire. En commençant à travailler sur ce livre, je ne pouvais même pas imaginer qu’une avalanche de faits terribles et effrayants allait me submerger et que je tenterai si désespérément de refaire surface, munie du faible outil de mon intrigue. Souhaitons, malgré tout, n’avoir jamais à nous faire sauter dans la cathédrale Notre Dame de Paris.
Elena Tchoudinova, octobre 2004.
___________________________________
127 – Allusion à la prise d’otages organisée le 1er septembre 2004 par des séparatistes musulmans tchétchènes dans une école primaire de Beslan (Ossétie du Nord). Cette action se solda, du côté des otages, par 344 morts dont 186 enfants. (NdT)
128 – Si l’on met en doute mes propos, il va de soi que je les démontrerai par des faits concrets.
129 – Portail informatique Credo,04-09-2004.
130 – L’auteur désigne ainsi le mouvement de monseigneur Lefebvre qui refusa certaines décisions du concile Vatican II, et fonda en 1976 un séminaire dit « traditionaliste » à Ecône (Suisse). (NdT)
131 – Organisation nationale des Russes musulmans (en russe NORM). (NdT).
132 - Victime, elle aussi, d’une prise d’otages au cours de laquelle ses ravisseurs la mutilèrent devant des caméras pour obtenir plus vite la rançon exigée (voir le Prologue). (NdT).
133 – En octobre 2002, des rebelles tchétchènes musulmans organisaient une prise d’otages dans le théâtre musical Nord-Ost à Moscon. Bilan (après assaut par les forces de l’ordre) 130 victimes parmi les otages. (NdT).
134 – Le panorama des lecteurs russes , n° 3, 2003. Voir l’interview accordée par l’écrivain à l’occasion de la publication de son livre Le roman de l’amour et de la terreur. Il est même difficile de comprendre ce qui l’emporte chez lui : le cynisme ou une irresponsabilité morale stupéfiante. Topol déclare : « Ce n’était pas le côté politique qui me fascinait, mais la dimension humaine. C’est l’amour d’un couple russo-américain qui est devenu le sujet principal du roman. L’histoire d’amour de Movsar Baraev lui-même pour une jeune fille russe occupe aussi une place importante ». Textuellement. Ce primate est venu abattre des êtres pacifiques, et l’écrivain Topol lui dresse un monument ou il figure aux côtés de ses victimes. Sans même se rendre compte du sacrilège qu’il commet. Plus loin, d’ailleurs, il affirme également que les terroristes « sont aussi, dans une certaine mesure, otages » des circonstances. J’aimerais savoir s’il aurait eu le front de répéter ces propos après Beslan.